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donna des livres ; et il chercha dans une étude assidue de Tite-Live et de la Bible, la cause et la consolation de ses malheurs.

Rienzi sénateur de Rome. A. D. 1354.

Sous le pontificat d’Innocent VI, il eut lieu d’espérer sa liberté et son rétablissement ; et la cour d’Avignon fut persuadée que cet homme, qui avait eu autrefois tant de succès dans sa rebellion, pouvait seul apaiser et réformer l’anarchie de la métropole. Après avoir exigé solennellement de lui une promesse de fidélité, elle l’envoya en Italie, avec le titre de sénateur ; mais la mort de Baroncelli, qui survint alors, parut rendre sa mission inutile ; et le légat, le cardinal Albornoz[1], politique consommé, lui permit avec répugnance, et sans lui donner de secours, de continuer sa périlleuse entreprise. Rienzi fut d’abord reçu comme il pouvait le désirer ; le jour de son entrée fut une fête publique ; son éloquence, son crédit firent d’abord revivre les lois du bon état : mais ses vices et ceux du peuple ne tardèrent pas à couvrir de nuages une si belle aurore, il dut, au Capitole, regretter souvent sa captivité d’A-

    treizième livre de Pétrarque ; mais c’est le manuscrit royal qu’il a consulté, et non l’édition ordinaire de Bâle (p. 920).

  1. Ægidius ou Giles Albornoz, noble espagnol, archevêque de Tolède et cardinal légat en Italie (A. D. 1353-1367), rétablit par ses armes et par ses conseils la domination temporelle des papes. Sepulveda a écrit sa vie, mais Dryden n’a pu raisonnablement supposer que le nom d’Albornoz ou celui de Wolsey, fût parvenu aux oreilles du mufti de la tragédie de don Sébastien.