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vœux de l’honnêteté et de l’inexpérience, une loi ordonna de terminer en quinze jours tous les procès civils. Le danger des parjures multipliés justifie peut-être une autre loi qui infligeait au crime de fausse accusation la peine qu’aurait subie l’accusé. Le législateur peut se voir forcé, par les désordres du temps, à punir de mort tous les homicides, et à ordonner, pour toutes les injures, la peine du talion. Comme on ne pouvait espérer une bonne administration de la justice qu’après avoir aboli la tyrannie des nobles, on déclara que personne, excepté le suprême magistrat, n’aurait la possession ou le commandement des portes, des ponts ou des tours de l’état ; qu’on n’introduirait aucune garnison particulière dans les villes ou châteaux du territoire de Rome ; qu’aucun particulier ne pourrait ni porter d’armes, ni fortifier son habitation, soit dans la ville, soit dans la campagne ; que les barons répondraient de la sûreté des grands chemins et de la libre circulation des denrées, et que la protection accordée aux malfaiteurs et aux voleurs serait punie d’une amende de mille marcs d’argent. Mais ces règlemens eussent été impuissans et ridicules si l’autorité civile n’eût pas été soutenue par des forces capables de contenir la licence des nobles. Au premier moment d’alarme, la cloche du Capitole pouvait rassembler plus de vingt mille volontaires ; mais le tribun et les lois avaient besoin d’une force plus régulière et plus stable. Dans chacun des ports de la côte, on plaça un vaisseau chargé de protéger le commerce. Les treize quartiers de la