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louve, qui allaite Romulus et Remus, sujet également agréable aux Romains anciens et modernes, mais qui ne pouvait guère avoir été traité avant le déclin de la sculpture chez les Grecs. 4o. Un aigle qui tient et déchire un serpent dans ses serres, monument particulier à la ville de Byzance, et attribué par les Grecs à la puissance magique du philosophe Apollonius, dont ce talisman passait pour avoir délivré Byzance des reptiles venimeux. 5o. Un âne et son conducteur, qu’Auguste plaça dans sa colonie de Nicopolis, en commémoration d’un présage qui lui avait annoncé la victoire d’Actium. 6o. Une statue équestre qui, dans l’opinion du peuple, représentait Josué, conquérant juif, étendant le bras pour arrêter le cours du soleil. Une tradition plus classique aidait à reconnaître Bellérophon et Pégase ; la libre attitude du coursier semblait indiquer qu’il marchait dans les airs plutôt que sur la terre. 7o. Un obélisque de forme carrée, dont les faces, travaillées en bosse, présentaient une variété de scènes pittoresques et champêtres ; des oiseaux qui chantaient, des gens de la campagne occupés de leurs travaux ou jouant de la musette ; des moutons bêlans, des agneaux bondissans, la mer, un paysage, une pêche et une quantité de différens poissons ; de petits amours nus, rians, folâtrant, et se jetant mutuellement des pommes ; et sur la cime de l’obélisque, une figure de femme, que la moindre haleine de vent faisait tourner, et qu’on nommait la suivante du vent. 8o. Le berger de Phrygie, qui présentait à Vénus le prix