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Deux copies semblaient suffire, l’une pour l’Orient, et l’autre pour l’Occident ; mais Eugène en fit transcrire et signer quatre, afin de multiplier les monumens de sa victoire[1]. Le 6 juillet, jour mémorable, les successeurs de saint Pierre et de Constantin montèrent sur leurs trônes en présence des deux nations assemblées dans la cathédrale de Florence. Les représentans de ces nations, le cardinal Julien, et Bessarion, archevêque de Nicée, parurent dans la chaire, et après avoir lu à haute voix l’acte d’union, chacun dans sa langue nationale, ils se donnèrent publiquement le baiser de paix et de réconciliation au nom et aux applaudissemens de leurs compatriotes présens. Le pape et son clergé officièrent conformément à la liturgie romaine ; on chanta le symbole avec l’addition du filioque. Les Grecs déguisèrent assez gauchement leur approbation, en prétextant l’ignorance où ils étaient des sens de ces mots har-

    obligé de faire l’un et l’autre, et s’excuse mal sur son obéissance à l’empereur (p. 290-292).

  1. Il n’existe plus aujourd’hui aucun de ces actes originaux de l’union. Des dix manuscrits dont on conserve cinq à Rome, et les autres à Florence, Bologne, Venise, Paris et Londres, neuf ont subi l’examen d’un critique habile, M. de Bréquigny, qui les rejette à raison de la différence des signatures grecques et des fautes dans l’écriture. On en peut cependant regarder quelques-uns comme des copies authentiques qui furent signées à Florence avant le 26 août, époque à laquelle le pape et l’empereur se séparèrent (Mém. de l’Académie des inscriptions, t. XLIII, p. 287-311).