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rassé des députes du concile par une réponse équivoque, il annonça la résolution de s’embarquer sur les galères du pape. Le grand âge du patriarche Joseph le rendait plus susceptible de crainte que d’espoir : effrayé des dangers qu’il allait courir sur l’Océan, le pontife observa que dans un pays étranger sa faible voix et celle d’une trentaine de ses prélats seraient étouffées par le nombre et le pouvoir des évêques qui composaient le synode latin. Il céda cependant à la volonté de Paléologue, à la flatteuse assurance qu’on l’écouterait comme l’oracle des nations, et au désir secret d’apprendre de son frère de l’Occident à rendre l’Église indépendante des souverains[1]. Les cinq porte-croix ou dignitaires de Sainte-Sophie furent attachés à sa suite ; et l’un d’eux, le grand ecclésiarque ou prédicateur, Sylvestre Syropulus[2], a composé[3] une histoire

  1. Le lecteur sourira de l’ingénuité avec laquelle il fit part de cette espérance à ses favoris : τοιαντην πληροφοριαν σχησειν ηλϖιζε και δια το‌υ Παϖα εβαρρει ελευβερωσαι την εκκλησιαν αϖο της αϖοτεβεισης αυτο‌υ δο‌υλειας παρα το‌υ βασιλεως (p. 92) ; cependant il lui aurait été difficile de pratiquer les leçons de Grégoire VII.
  2. Le nom chrétien de Sylvestre est tiré du calendrier latin. En grec moderne πο‌υλος s’ajoute à la fin d’un mot pour exprimer un diminutif ; et aucun des argumens de l’éditeur Creyghton ne peut l’autoriser à substituer Sguropulus (Sguros, fuscus) au Syropulus de son propre manuscrit, dont le nom est signé par lui-même dans les actes du concile de Florence. Pourquoi l’auteur ne serait-il pas d’extraction syrienne ?
  3. D’après la conclusion de cette histoire, j’en fixerais