Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/432

Cette page a été validée par deux contributeurs.

malheureux de leur guerre contre les Anglais qui habitent l’île de Bretagne. [De l’Angleterre.]3o. On peut considérer la Bretagne au milieu de l’Océan, et vis-à-vis les côtes de la Flandre, comme une ou comme trois îles réunies par l’uniformité de mœurs et de langage sous le même gouvernement. Sa circonférence est de cinq mille stades ; le pays, couvert d’un grand nombre de villes et de villages, produit peu de fruits et point de vin, mais il abonde en orge, en froment, en miel et en laines. Les habitans fabriquent une grande quantité de draps et d’étoffes ; Londres[1], leur capitale, l’emporte, pour le luxe, la richesse et la population, sur toutes les villes de l’Occident. Elle est située sur la Tamise, rivière large et rapide, qui, à la distance de trente milles, se jette dans la mer des Gaules. Le flux et le reflux offrent tous les jours aux vaisseaux de commerce la facilité d’entrer et de sortir sans danger de son port. Le roi est le chef d’une puissante et turbulente aristocratie. Ses premiers vassaux possèdent leurs fiefs en franc-aleu héréditaire ; et les lois fixent les limites de son autorité et de leur obéissance. Ce royaume a été souvent dé-

  1. Λονδινη… δε τε πολις δυναμει τε προεχο‌υσα των εν τη νησῳ ταυτη πασων πολεων, ολβῳ τε και τη αλλη ευδαιμονια ο‌υδεμιας των προς εσϖεραν λειϖομενη. Dès le temps de Fitz Stephen ou le douzième siècle, Londres paraît avoir joui de cette supériorité en richesse et en grandeur ; elle l’a conservée depuis en augmentant son étendue progressivement, au moins dans la même proportion que les autres capitales de l’Europe.