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arriva au camp monté sur une mule et suivi d’une troupe respectable de cinq cents disciples ; mais il dut rougir, si un fanatique rougissait jamais, du démenti donne à ses prophéties. La force des murs de Constantinople résista à une armée de deux cent mille Turcs ; les Grecs et les étrangers mercenaires repoussèrent les assauts par d’heureuses sorties ; aux nouveaux moyens d’attaque on opposa les anciens moyens de défense ; l’enthousiasme du dervis enlevé miraculeusement au ciel pour converser avec Mahomet, fut compensé par la crédulité des chrétiens qui virent la Vierge Marie, vêtue de violet, parcourant le rempart pour animer leur courage[1]. Après deux mois de siége, une révolte excitée par les Grecs força le sultan de retourner précipitamment à Dursa, et l’éteignit promptement dans le sang d’un frère coupable. [L’empereur Jean Palélogue II. A. D. 1425, 21 juillet. A. D. 1448, 31 oct.]Tandis qu’Amurath conduisait ses janissaires à de nouvelles conquêtes en Europe et en Asie, Byzance jouit durant trente années du repos précaire de la servitude. Après la mort de Manuel, Jean Paléologue obtint la permission de régner moyennant un tribut de trois cent mille aspres, et la cession de

    sans le nommer, suppose que l’ami de Mahomet se donnait dans ses amours la liberté d’un prophète, et qu’on promit au saint et à ses disciples les plus jolies religieuses de Constantinople.

  1. Pour attester cette miraculeuse apparition, Cananus en appelle au témoignage du saint musulman ; mais qui nous rendra témoignage pour Séid Béchar ?