Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/359

Cette page a été validée par deux contributeurs.

anticipation, au monarque qui possédait les provinces des successeurs de Constantin, et menaçait leur capitale[1].

La république militaire des Mamelucks régnait encore en Égypte et en Syrie ; mais la dynastie des Turcs avait été chassée par celle des Circassiens[2] ; et Barkok, leur favori, avait passé une première fois de l’esclavage, et une seconde fois de la prison sur le trône. Au milieu de la révolte et de la discorde, il brava les menaces du souverain mongoul, entretint une correspondance avec ses ennemis et fit arrêter ses ambassadeurs ; celui-ci attendit avec patience la mort de Barkok pour se venger sur le faible Pharage, son fils et son successeur. Les émirs de Syrie[3] fu-

  1. Pour le style des Mongouls, voyez les Institutions (p. 131, 147), et pour les Persans, consultez la Bibliothéque orientale (p. 882). Je ne découvre cependant pas que les Ottomans aient pris le titre de Césars, ou que les Arabes le leur aient donné.
  2. Voyez les règnes de Barkok et de Pharage dans M. de Guignes (t. IV, l. XXII), qui a tiré des textes d’Aboul-Mahasen, d’Ebn-Schounah et d’Aintabi, quelques faits que nous avons ajoutés à nos matériaux.
  3. Relativement à ces transactions récentes et intérieures, on peut se fier au témoignage d’Arabshah, quoiqu’il montre en d’autres occasions beaucoup de partialité (t. I, c. 64-68 ; t. II, c. 1-14). Timour devait paraître odieux à un Syrien ; mais la notoriété des faits l’aurait obligé de respecter son ennemi et la vérité. Ses reproches servent à corriger la dégoûtante flatterie de Sherefeddin (l. V, c. 17-29).