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mes bras ; et je mis mon turban sur la tête du premier chef, et je passai autour des reins du second une ceinture enrichie de joyaux et travaillée en or ; et je revêtis le troisième de mon habit ; et ils pleurèrent et je pleurai aussi ; et l’heure de la prière était arrivée et nous priâmes. Et nous remontâmes sur nos chevaux, et nous vînmes à mon habitation ; et j’assemblai mon peuple ; et je fis un festin. » Les plus braves tribus vinrent bientôt se joindre à ces bandes fidèles : il les mena contre un ennemi supérieur en nombre, et après une guerre mêlée d’événemens divers, les Gètes furent enfin chassés de la Transoxiane. Timour avait déjà fait beaucoup pour sa gloire ; mais il lui restait beaucoup à faire, beaucoup d’adresse à employer et du sang à répandre pour forcer ses égaux à reconnaître un maître. La naissance et le pouvoir de l’émir Houssein obligèrent Timour à recevoir en lui un vicieux et indigne collègue, mais dont la sœur était son épouse la plus chérie. La jalousie troubla bientôt leur union ; et dans leurs fréquentes querelles, Timour eut toujours l’adresse de faire tomber sur son rival le reproche d’injustice et de perfidie. Enfin, après une dernière défaite, Houssein fut tué par quelques amis de Timour, dont la sagacité osa en cette occasion désobéir, pour la dernière fois, aux ordres de leur chef. [Il est élevé sur le trône du Zagatai. A. D. 1370, avril.]Les suffrages unanimes d’une diète ou couroultai revêtirent le vainqueur, âge de trente-quatre ans[1], du commandement impérial ;

  1. Le premier livre de Sherefeddin est consacré à la vie