Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.

triotes seraient bientôt les maîtres de la capitale, et tua le Grec qui s’était offensé de cette menace. Un de leurs vaisseaux de guerre, en passant devant le palais, refusa le salut, et se permit ensuite quelques actes de piraterie sur la mer Noire. Les Génois se disposaient à défendre les coupables ; mais environnés des troupes impériales dans le long village de Galata ouvert de toutes parts, prêts à se voir donner l’assaut, ils implorèrent humblement la clémence de leur souverain. La facilité de pénétrer dans leur résidence, en assurant leur soumission, les exposait aux attaques des Vénitiens, leurs rivaux, qui, sous le règne d’Andronic l’ancien, osèrent insulter la majesté du trône. À l’approche de leurs flottes, les Génois se retirèrent dans la ville avec leurs familles et leurs effets. Le faubourg qu’ils habitaient fut réduit en cendres ; et le prince pusillanime, témoin de cet incendie, en témoigna pacifiquement son ressentiment dans une ambassade. Les Génois tirèrent un avantage durable de cette calamité passagère, et abusèrent bientôt de la permission qu’ils obtinrent d’environner Galata d’un mur fortifié, d’introduire l’eau de la mer dans le fossé, et de garnir le rempart de tours et de machines propres à le défendre. Les limites étroites de leur habitation ne purent contenir long-temps l’accroissement de leur colonie ; ils acquirent successivement de nouveaux terrains, et les montagnes voisines se couvrirent de leurs maisons de campagne et de leurs châteaux qu’ils unirent et couvrirent par