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sœur le titre d’impératrice, la fit accompagner d’une nombreuse suite de filles nobles et de chevaliers : elle fut régénérée et couronnée dans l’église de Sainte-Sophie, sous le nom plus orthodoxe d’Anne. À la suite de ses noces, les Grecs et les Italiens se disputèrent le prix de l’adresse et de la valeur dans des tournois et des exercices militaires.

Règne de Jean Paléologue. A. D. 1341. 15 juin. A. D. 1391.

L’impératrice Anne de Savoie survécut à son mari. Jean Paléologue, leur fils, hérita du trône dans neuvième année de son âge ; et son enfance eut pour protecteur le plus illustre et le plus vertueux des Grecs. [Bonheur de Jean Cantazuène.]La sincère et tendre amitié que son père conserva toujours pour Cantacuzène, fait également honneur au prince et au ministre. La noblesse du dernier égalait presque[1] celle de son maître ; leur attachement s’était formé au milieu des plaisirs de leur jeunesse, et l’énergie résultante d’une éducation modeste, compensait chez le sujet le lustre nouveau que la pourpre donnait au prince. Nous avons vu Cantacuzène enlever le jeune empereur à la vengeance de son grand-père, et le ramener triomphant dans le palais de Constantinople, après six ans de guerre civile. Sous le règne d’Andronic-

    dans la ville de Constantinople dans le mois de février de l’année 1326.

  1. La noble race des Cantacuzène, illustre dans les Annales de Byzance depuis le onzième siècle, tirait son origine des paladins de France, les héros de ces romans qui furent traduits et lus par les Grecs dans le treizième. (Ducange, Fam. byzant., p. 258.)