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produit de ses mines d’argent[1], et les Grecs ont célébré sa famille comme la plus ancienne et la plus noble de la race teutonique[2]. Irène mourut sans laisser d’enfans, et Andronic épousa Jeanne, sœur du comte de Savoie[3]. On préféra l’empereur grec au roi de France[4] ; et le comte, honorant en sa

  1. On ne doit adopter qu’avec quelques restrictions l’assertion de Tacite, même relativement à son siècle, lorsqu’il prétend que l’Allemagne était totalement dépourvue de métaux précieux (Germania, c. 5 ; Annal., XI, 20). Selon Spener (Hist. Germaniæ pragmatica, t. I, p. 351), Argentifodinæ in Hercyniis montibus imperante Othone magno (A. D. 968) primum apertæ, largam etiam opes augendi dederunt copiam. Mais Rimius (p. 258, 259) diffère jusqu’à l’année 1016 la découverte des mines d’argent de Grubenhagen ou du Hartz supérieur, qu’on exploita dès le quatorzième siècle, et qui produisent encore des sommes considérables à la maison de Brunswick.
  2. Cantacuzène a rendu un témoignage très-honorable, ην δ’εκ Γερμανων αντη θυγατηρ δο‌υκος ντι μϖρο‌υζο‌υικ (Les Grecs modernes se servent du ντ pour le δ, et du υϖ pour le β, et le tout fera en italien di Brunzuic), το‌υ παρ αντοις εϖιφανεσ‌τατο‌υ, και λαμϖροτητι παπτας το‌υς ομοφυλο‌υς υϖερβαλλοντος το‌υ γενο‌υς. Cet éloge est équitable, et ne peut qu’être flatteur pour un Anglais.
  3. Anne ou Jeanne était une des quatre filles d’Amédée-le-Grand par un second mariage, et sœur de père de son successeur Edouard, comte de Savoie (Tables d’Anderson, p. 650). Voyez Cantacuzène, l. I, c. 40-42.
  4. Ce roi, supposé que le fait soit vrai, doit être Charles-le-Bel, qui, dans l’espace de cinq ans, épousa trois femmes (1321-1326 ; Anderson, p. 628). Anne de Savoie fut reçue