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tinguent par l’affectation d’un maintien grave, un bonnet fourré et le nom pompeux d’archonte. Ceux qui aiment les contrastes, représentent le langage moderne d’Athènes comme le plus barbare des soixante-dix dialectes du grec corrompu[1]. Ce reproche est exagéré ; mais il ne serait pas aisé de trouver dans la patrie de Platon et de Démosthènes un lecteur ou une copie de leurs admirables compositions. Les Athéniens foulent, avec une indifférence insultante, les ruines glorieuses de l’antiquité ; et tel est l’excès de leur dégradation, qu’ils sont hors d’état d’admirer le génie de leurs prédécesseurs[2].



  1. Ducange (Gloss. græc., Præf., p. VIII) cite pour autorité Théodose Zygomalas, grammairien moderne. Cependant Spon (t. II, p. 194) et Wheeler (p. 355), qui peuvent passer pour juges compétens, ont une opinion plus favorable du dialecte de l’Attique.
  2. Nous ne pouvons cependant pas les accuser d’avoir corrompu le nom d’Athènes, qu’ils nomment encore Athini. D’après l’εις της Αδηνην, nous avons formé notre dénomination barbare de Setines.