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Révolutions d’Athènes. A. D. 1204-1456.

Après quelques siècles d’oubli, l’irruption des Latins réveilla la Grèce pour lui faire éprouver de nouveaux malheurs. Durant les deux cent cinquante années qui s’écoulèrent entre la première et la dernière conquête de Constantinople, une multitude de petits tyrans se disputèrent cette vénérable contrée. Ses villes antiques essuyaient encore tous les désordres des guerres civiles et étrangères, sans en être consolées par les dons du génie ou de la liberté ; et si la servitude est préférable à l’anarchie, la Grèce doit se reposer avec joie sous le joug des Ottomans. Je n’entreprendrai point l’histoire obscure des différentes dynasties qui s’élevèrent et tombèrent successivement sur le continent et dans les îles, mais un sentiment de reconnaissance pour le premier séjour des muses et de la philosophie, doit naturellement intéresser tout lecteur instruit à la destinée d’Athènes[1].

    de los Catalanos y Aragones contra los Turcos y Griegos, Barcelone, 1623, in-4o; Madrid, 1777, in-8o). Don Francisco de Moncada, comte d’Ossone, peut imiter César ou Salluste ; il peut avoir traduit les contemporains grecs ou italiens, mais il ne cite jamais ses autorités, et je ne trouve aucun témoignage national des exploits de ses compatriotes (*).

    (*) Ramon Montaner, l’un des Catalans qui accompagnèrent Roger de Flor, et qui fut gouverneur de Gallipoli, a écrit en espagnol l’histoire, de cette bande d’aventuriers à laquelle il avait appartenu, et dont il se sépara lorsqu’elle quitta la Chersonnèse de Thrace pour pénétrer en Macédoine et en Grèce. (Note de l’Éditeur.)

  1. Voyez l’histoire du laborieux Ducange et sa table soignée des Dynasties françaises, dans laquelle il récapitule les trente-cinq passages où il cite les ducs d’Athènes.