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la nuit la première nouvelle de cet Incroyable succès, que par les tendres soins de sa sœur Eulogie, on ne lui annonça qu’après l’avoir fait éveiller avec précaution. Le messager, homme obscur et inconnu, ne produisait point de lettres du général victorieux ; la défaite de Vatacès, et plus récemment l’entreprise inutile de Paléologue lui-même ne lui permettaient point de penser que huit cents soldats eussent surpris la capitale. On arrêta le messager suspect, en lui promettant de grandes récompenses si sa nouvelle se réalisait, et la mort si elle se trouvait fausse. La cour demeura quelques heures dans les alternatives de la crainte et de l’espérance, jusqu’au moment où les messagers d’Alexis arrivèrent avec les trophées de la victoire, l’épée, le sceptre[1], les brodequins et le bonnet[2] de Baudouin l’usurpateur, qu’il avait

    précisément l’endroit où Nymphée était située ; mais d’après le récit des derniers momens de Vatacès, il est évident que le palais et les jardins qu’il se plaisait de préférence à habiter étaient dans le voisinage de Smyrne (Acropolita, c. 52). On peut vaguement placer Nymphée dans la Lydie (Gregoras, l. VI, 6).

  1. Ce sceptre, l’emblème de la justice et de la puissance, était un long bâton tel que ceux dont se servaient les héros d’Homère. Les Grecs modernes le nommèrent dicanice ; et le sceptre impérial était distingué, comme le reste, par sa couleur rouge ou de pourpre.
  2. Acropolita affirme (c. 87) que ce bonnet était à la mode française ; mais à raison du rubis qui était sur la forme, Ducange (Hist. de C. P., l. V, c. 28, 29) suppose que c’était un chapeau à haute forme, tel que les Grecs les portaient. Mais Acropolita pouvait-il s’y tromper ?