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gnèrent de l’élévation d’un favori sans mérite, qu’elles croyaient coupable des erreurs du dernier empereur et des calamités de son règne. Dans le premier conseil, après la mort de Théodore, Muzalon prononça du haut du trône une apologie très-travaillée de sa conduite et de ses intentions ; on accabla sa modestie de protestations d’estime et de fidélité, et ses plus implacables ennemis furent les plus empressés à lui donner le titre de gardien et de sauveur des Romains. Huit jours suffirent pour préparer le succès d’une conspiration. On célébra, le neuvième, les obsèques du monarque défunt dans la cathédrale de Magnésie[1], ville d’Asie, située sur les bords de l’Hermus, au pied du mont Sipylus, et dans laquelle il était mort. La cérémonie fut interrompue par une sédition des gardes ; Muzalon, ses frères et tous leurs partisans, furent massacrés au pied de l’autel ; et l’on donna pour nouveau collègue au patriarche absent,

    και χρνση συγκεκροτητο. Entend-il par cette décoration, une chaîne métaphorique ou réellement une chaîne d’or ? Peut-être l’une et l’autre.

  1. Les anciens géographes, ainsi que Cellarius, d’Anville et nos voyageurs, particulièrement Pococke et Chandler, nous apprendront à distinguer les deux Magnésie de l’Asie mineure, celle du Méandre et celle du Sipylus. La dernière, celle dont nous avons parlé, est encore florissante pour une ville turque. Elle est située à huit heures de chemin ou huit lieues au-nord-est de Smyrne. (Tournefort, Voyages du Levant, t. III, lettre XXII, p. 365-370 ; Voyages de Chandler dans l’Asie mineure, p. 267.)