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Conséquences générales des croisades.

Après avoir raconté les expéditions des Latins dans la Palestine et à Constantinople, je ne puis quitter ce sujet sans considérer quelle fut l’influence des croisades dans les pays qui en furent les théâtres[1]. L’impression que les Francs avaient faite dans les royaumes mahométans d’Égypte et de Syrie, s’effaça dès qu’ils en disparurent, quoiqu’on n’en perdît pas le souvenir. Les fidèles disciples de Mahomet n’éprouvèrent jamais le profane désir d’étudier les lois ou le langage des idolâtres ; et leurs rapports, soit d’alliance ou d’inimitié avec les étrangers de l’Occident, n’apportèrent pas la moindre altération à la simplicité primitive de leurs mœurs. Les Grecs, qui se croyaient fiers parce qu’ils étaient vains, se montrèrent un peu moins inflexibles. Dans les efforts qu’ils firent pour recouvrer leur empire, ils s’attachèrent à égaler la valeur, la discipline et la tactique de leurs adversaires, ils pouvaient à juste titre mépriser la littérature moderne de l’Occident ; mais l’esprit de liberté

    généalogiques de Ducange. Dans l’année 1382, l’empereur titulaire de Constantinople était Jacques de Baux, duc d’Andria, dans le royaume de Naples, fils de Marguerite, qui avait eu pour mère Catherine de Valois, fille de Catherine, dont le père était Philippe, fils de Baudouin II (Ducange, l. VIII, c. 37, 38). On ne sait point s’il a laissé quelque postérité.

  1. Abulféda, qui vit la fin des croisades, parle des royaumes des Francs et de ceux des Nègres comme également inconnus (Proleg. ad geogr.). S’il n’eût pas dédaigné la langue latine, le prince syrien aurait trouvé facilement des livres et des interprètes.