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glaise. L’épaule chargée de leur large hache de bataille à deux tranchans, ils accompagnaient l’empereur au temple, au sénat et à l’Hippodrome ; c’était à leur garde fidèle qu’il devait la tranquillité de son sommeil et de ses festins, et les clefs du palais, du trésor et de la capitale reposaient entre leurs mains également sûres et courageuses[1].

Géographie et commerce de la Russie. A. D. 950.

Au dixième siècle, on avait sur la Scythie des connaissances géographiques bien plus étendues que celles des anciens, et la monarchie des Russes tient une place importante dans les notions que nous donne Constantin sur les diverses nations du globe[2].

  1. Ducange a recueilli les passages des auteurs originaux sur l’état et l’histoire des Varangiens à Constantinople (Gloss. med. et infim. græcitatis, sub voce βαραγγοι ; med. et infim. latinitatis, sub voce Vagri. Not. ad Alexiad. Annæ Comnenæ, p. 256, 257, 258 ; Notes sur Villehardouin, p. 296-299). Voy. aussi les Remarques de Reiske sur le Ceremoniale aulæ Byzant. de Constantin, t. II, p. 149-150. Saxon le Grammairien assure qu’ils parlaient la langue danoise, mais si l’on en croit Codin., ils se servirent, jusqu’au quinzième siècle, de l’anglais, leur langue naturelle. Πολυχρονιζο‌υςι οι Βαραγγοι κατα την πατριην γλωσ‌τςαν αυτων ητοι Ιγκληνισι.
  2. Les détails qu’on a sur la géographie et le commerce de la Russie, à cette époque, ont été publiés par l’empereur Constantin Porphyrogenète (De administrat. imperio, c. 2, p. 55-56 ; c. 9, p. 59-61 ; c. 13, p. 63-67 ; c. 37, p. 106 ; c. 42, p. 112-113), et éclaircis par les soins de Bayer (De geographiâ Russiæ vicinarumque regionum circiter, A. C. 948, in Comment. academ. Petropol., t. IX, p. 367-422 ; t. X, p. 371-421), à l’aide des chroniques et des traditions de la Russie, de la Scandinavie, etc.