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reproché à ce roi de la Germanie d’avoir trahi les intérêts de la société civile et ecclésiastique des chrétiens. [A. D. 900, etc.] Durant la vie d’Arnolphe, la reconnaissance ou la crainte arrêta les Hongrois ; mais, dans l’enfance de Louis, son fils et son successeur, ils découvrirent et envahirent la Bavière ; et telle était leur diligence tout-à-fait scythe, qu’en un jour ils enlevaient et consommaient la dépouille d’un terrain de cinquante milles de circonférence. À la bataille d’Augsbourg, les chrétiens conservèrent l’avantage jusqu’à la septième heure de la journée ; mais ils furent ensuite surpris et vaincus par la fuite simulée de la cavalerie turque. L’incendie se répandit sur les provinces de la Bavière, de la Souabe et de la Franconie ; et les Hongrois[1] en obligeant les plus puissans d’entre les barons à discipliner leurs vassaux et à fortifier leurs châteaux, furent les premiers moteurs de l’anarchie. C’est à cette époque désastreuse qu’on place l’origine des villes murées : l’éloignement ne garantissait pas d’un ennemi qui presque au même instant réduisait en cendres le monastère de Saint-Gall en Suisse, et la ville de Brème, située sur les côtes de l’Océan septentrional. L’empire ou

  1. Hungarorum gens, cujus omnes fere nationes expertæ sævitiam, etc. ; c’est ainsi que commence la préface de Luitprand (l. I, c. 2), qui s’étend souvent sur les malheurs de son temps. (Voyez l. I, c. 5 ; l. II, c. 1, 2, 4, 5, 6, 7 ; l. III, c. 1, etc. ; l. V, c. 8, 15, in Legat., p. 485.) Son coloris est brillant, mais il faut rectifier sa chronologie d’après les remarques de Pagi et de Muratori.