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vent leur transplantation sur les bords de l’Irtish[1] ; on aperçoit un nom et un idiome semblables dans les parties méridionales de la Sibérie[2], et les restes des tribus finniques sont épars de loin en loin sur un grand espace depuis la source de l’Obi jusqu’aux côtes de la Laponie[3]. Les Hongrois et les Lapons, sortis de la même race, seraient un exemple des puissans effets du climat, qui, parmi les descendans d’un même père, établit un tel contraste entre les aventuriers qui s’enivrent aujourd’hui avec le vin des rives du Danube, et les misérables fugitifs ensevelis dans les neiges du cercle polaire. Les armes et la liberté ont toujours été les passions dominantes, mais trop souvent malheureuses des Hongrois, doués par la na-

    nois décrivent nettement et en détail (Gaubil, Histoire du grand Gengis-Khan, p. 13 ; de Guignes, Histoire des Huns, t. II, p. 31, etc.).

  1. Histoire généalogique des Tartares, par Abulghazi-Bahadur-Khan, part. II, p. 90-98.
  2. Isbrand Ives (Harris, Collection of Voyages and Travels, vol. II, p. 920, 921) et Bell (Travels, vol. I, p. 174), en allant à la Chine, trouvèrent les Vogulitz aux environs de Tobolsk. En mettant les mots à la torture, selon l’art des étymologistes, Ugur et Vogul offrent le même nom. Les montagnes circonvoisines sont réellement appelées Ugriennes, et de tous les dialectes finniques, le vogulien est celui qui approche le plus du hongrois (Fischer, Dissert. I, p. 20-30 ; Pray, Dissert. 2, p. 31-34).
  3. Les huit tribus de la race finnique sont décrites dans l’ouvrage curieux de M. Lévesque (Hist. des Peuples soumis à la domination de la Russie, t. I, p. 361-561).