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et de peu d’étendue. Aux neuvième et dixième siècles, ils régnaient au sud du Danube ; mais les nations plus puissantes, dont l’émigration avait suivi la leur, les empêchèrent de retourner au nord, ou de faire des progrès vers l’occident. Au reste, dans la liste obscure de leurs exploits, ils peuvent en citer dont l’honneur avait été jusque-là réservé aux Goths, celui d’avoir tué dans une bataille un des successeurs d’Auguste et de Constantin. L’empereur Nicéphore avait perdu sa réputation dans la guerre d’Arabie ; il perdit la vie dans la guerre des Esclavons. Au commencement de la campagne, il avait pénétré avec hardiesse et avec succès au centre de la Bulgarie, et avait brûlé la cour royale, qui, selon toute apparence, n’était qu’un édifice et un village de bois ; mais tandis qu’il était occupé au butin et se refusait à toutes les négociations, ses ennemis reprirent courage et réunirent leurs forces ; ils mirent à sa retraite des barrières insurmontables, et on entendit Nicéphore tremblant s’écrier : « Hélas ! hélas ! à moins de nous servir d’ailes comme les oiseaux, il ne nous reste aucun moyen de nous sauver. » Il attendit son sort pendant deux jours, dans l’inaction du désespoir ; mais le matin du troisième, les

    les dates qui s’y rapportent, du premier royaume des Bulgares. Stritter (Memoriæ populurum, t. II, pars II, p. 441-647) a recueilli les matériaux qu’offrent les auteurs de Byzance ; et Ducange a fixé et ordonné la suite des rois Bulgares (Fam. byzant., p. 305-318.)