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incontestable, celle qu’on tire de la langue, on est sûr que les Bulgares descendent de la race primitive des Esclavons, ou, s’il faut parler d’une manière plus exacte, des Slavons[1], et que les peuplades des Serviens, des Bosniens, des Rasciens, des Croates, des Valaques, sorties de la même origine[2], etc., suivirent les drapeaux ou l’exemple de la tribu principale. Ces diverses tribus se dispersèrent sur les terres qui se trouvent entre l’Euxin et la mer Adriatique, dans l’état de captives ou de sujettes, d’alliées ou d’ennemies de l’empire grec ; et leur nom générique de SLAVES[3], qui désignait la gloire, cor-

    géographie de l’empire grec. (Hist. de l’acad. des inscriptions, t. 31.)

  1. Chalcocondyles, en état de prononcer sur cette matière, affirme l’identité de la langue des Dalmates, des Bosniens, des Serviens, des Bulgares et des Polonais (De rebus turcicis, l. X, p. 283), et ailleurs des Bohémiens (l. II, p. 38). Le même auteur a indiqué l’idiome particulier des Hongrois.
  2. Voyez l’ouvrage de Jean-Christophe de Jordan (De originibus sclavicis, Vienne, 1745, en quatre parties ou deux vol. in-fol.). Son recueil et ses recherches jettent du jour sur les antiquités de la Bohême et des pays circonvoisins ; mais son plan est très-borné, son style barbare, et sa critique superficielle ; et le conseiller aulique n’est pas affranchi des préjugés d’un Bohémien.
  3. Jordan adopte l’étymologie bien connue et vraisemblable de slava, laus, gloria, terme d’un usage familier dans les différens dialectes et dans les diverses parties du discours, et qui forme la terminaison des noms les plus illustres, (De originibus sclavicis, pars I, p. 40 ; pars IV, p. 101, 102.)