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fense que son neveu Saladin fit à Alexandrie[1], Shiracouh termina sa seconde expédition par une retraite précédée d’une capitulation honorable, et Noureddin attendit impatiemment l’occasion de tenter avec plus de succès une troisième entreprise. Elle lui fut bientôt offerte par l’ambition ou la cupidité d’Amalric ou Amauri, roi de Jérusalem, qui s’était pénétré de cette pernicieuse maxime, qu’on ne devait point de bonne foi aux ennemis de Dieu. Un guerrier religieux, le grand-maître de l’Hôpital, l’encouragea dans ses projets ; l’empereur de Constantinople donna ou promit une flotte pour seconder les armées de la Syrie ; et le perfide chrétien, peu content du butin et des subsides de l’Égypte, en entreprit la conquête. Dans cette extrémité, les musulmans tournèrent les yeux vers le sultan de Damas ; le visir, environné de tous côtés par des dangers, céda aux désirs unanimes de sa nation, et Noureddin parut satisfait de l’offre d’un tiers des revenus du royaume. Les Francs étaient déjà aux portes du Caire ; mais, à leur approche, on brûla les faubourgs de la vieille cité, on les

    salem que trois cent soixante-quatorze chevaliers ; les Francs et les musulmans attribuent chacun à l’ennemi la supériorité du nombre ; ce qui peut se concilier en faisant entrer dans l’un des calculs les timides Égyptiens, et en les retranchant de l’autre.

  1. C’était l’Alexandrie des Arabes, terme moyen, relativement à l’étendue et aux richesses, entre l’Alexandrie des Grecs et des Romains et celle des Turcs (Savary, Lettres sur l’Égypte, t. I, p. 25, 26).