Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en étaient rares ; mais la conversion de la Hongrie ouvrit une route sûre entre l’Allemagne et la Grèce. La charité de saint Étienne, l’apôtre de son royaume, secourait et dirigeait les pèlerins[1] qui, de Belgrade à Antioche, traversaient un empire chrétien de quinze cents milles d’étendue. [Le nombre des pèlerins augmente. A. D. 1024, etc.]Les Francs n’avaient jamais eu plus d’ardeur pour les pèlerinages, et les chemins étaient couverts de personnes de tous les sexes et de tous les rangs, qui assuraient ne désirer de vivre que jusqu’au moment où elles pourraient baiser le tombeau de leur rédempteur. Les princes et les prélats abandonnaient le soin de leurs domaines, et le nombre de ces pieuses caravanes annonçait les armées des croisés qui débarquèrent le siècle suivant dans la Palestine. Environ trente ans avant la première croisade, l’archevêque de Mayence, les évêques d’Utrecht, de Bamberg et de Ratisbonne, partirent des rives du Rhin pour se rendre sur celles du Jourdain avec une suite de sept mille personnes. L’empereur les reçut à Constantinople d’une manière hospitalière ; mais, ayant imprudemment étalé leurs richesses, ils furent attaqués par les farouches Arabes ; ils se servirent de leurs armes avec une espèce de scrupule ; ils soutinrent un siége dans le

    terentur. (Glaber, l. IV, c. 6 ; Bouquet, Historiens de France, t. X, p. 50.)

  1. Glaber (l. III, c. 1). Katona (Hist. crit. reg. Hungar., t. I, p. 304-311) examine si saint Étienne fonda un monastère à Jérusalem.