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Roum : la première gouvernait des domaines étendus, mais peu connus[1], sur les rives de l’océan indien[2] ; la seconde chassa les princes arabes d’Alep et de Damas ; et la troisième, qui nous intéresse ici, envahit les provinces romaines de l’Asie Mineure. La politique généreuse de Malek concourut à leur élévation ; il permit aux princes de son sang, même à ceux qu’il avait vaincus dans les batailles, de chercher de nouveaux royaumes dignes de leur ambition, et il n’était pas fâché de se débarrasser ainsi des hommes ardens qui auraient pu troubler la tranquillité de son règne. En qualité de chef suprême de sa famille et de sa nation, le sultan de la Perse recevait de ses frères obéissance et tribut : ce fut à l’ombre de son sceptre que s’élevèrent les trônes de Kerman et de Nicée, d’Alep et de Damas, que les atabeks et les émirs de la Syrie et de la Mésopotamie déployèrent leurs étendards[3],

  1. Ils sont si peu connus, qu’après toutes ses recherches, M. de Guignes s’est borné à copier (t. I, p. 244 ; t. III, part. I, p. 269, etc.) l’histoire ou plutôt la liste des Seljoucides de Kerman, qui se trouve dans la Bibliothéque orientale. Cette dynastie a disparu avant la fin du douzième siècle.
  2. Tavernier, le seul peut-être des voyageurs qui soit allé à Kerman, représente la capitale comme un grand village en ruines, situé à vingt-cinq journées d’Ispahan, et à vingt-sept d’Ormus, au milieu d’une contrée fertile. (Voyages en Turquie et en Perse, p. 107-110.)
  3. Il paraît, d’après le récit d’Anne Comnène, que les