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avaient la réputation d’exceller dans les armes, ou, selon l’expression des Grecs, dans la danse pyrrhique.

Défaite des Romains. A. D. 1071. Août.

À la nouvelle de cette invasion hardie qui menaçait ses domaines héréditaires, Alp-Arslan, à la tête de quarante mille hommes, vola vers le théâtre de la guerre[1]. Ses rapides et savantes évolutions troublèrent et épouvantèrent l’armée des Grecs, supérieure en nombre ; et la défaite de Basilacius, un de leurs principaux généraux, fut la première occasion où il déploya sa valeur et sa clémence. L’empereur, après la réduction de Malazkerd, avait imprudemment séparé ses forces. Ce fut en vain qu’il voulut rappeler près de lui les Francs mercenaires ; ils n’obéirent point à ses ordres, et sa fierté ne lui permit pas d’attendre leur retour. La désertion des Uzes remplit bientôt son esprit d’inquiétudes et de soupçons, et,

    historiens d’Angleterre vous disent comment les Bailleuls vinrent de Normandie à Durham, bâtirent le château de Bernard sur la Tées, épousèrent une héritière d’Écosse, etc. Ducange (Note ad Nicephor. Brennium, l. II, no 4) a fait des recherches sur cette matière en l’honneur du président de Bailleul, dont le père avait quitté la profession des armes pour celle de la robe.

  1. Elmacin (p. 343, 344) indique ce nombre assez vraisemblable ; mais Abulpharage (p. 227) le réduit à quinze mille cavaliers, et d’Herbelot (p. 102) à douze mille. Au reste, le même Elmacin donne trois cent mille hommes à l’empereur ; Abulpharage dit aussi : Cum centum hominum millibus, multisque equis et magnâ pompâ instructus. Les Grecs s’abstiennent de fixer aucun nombre.