Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mourut[1] ; comme il ne laissait point de postérité, Alp-Arslan, son neveu, succéda à ses titres et à ses prérogatives ; et les musulmans prononcèrent dans leurs prières publiques le nom d’Arslan après celui du calife. Cependant cette révolution augmenta la liberté et la puissance des Abbassides. Les monarques turcs, placés sur le trône de l’Asie, se montrèrent moins jaloux de l’administration domestique de Bagdad, et les califes furent affranchis des vexations ignominieuses auxquelles les soumettaient la présence et la pauvreté des rois de la Perse.

Les Turcs envahissent l’Empire romain.

Les Sarrasins, divisés et abâtardis sous de faibles califes, respectaient les provinces asiatiques de l’Empire romain, que les victoires de Nicéphore, de Zimiscès et de Basile avaient prolongées jusqu’à Antioche et aux frontières orientales de l’Arménie. Vingt-cinq ans après la mort de Basile, l’empereur grec se vit attaqué par une horde inconnue de Barbares, qui réunissaient à la valeur des Scythes le fanatisme des nouveaux convertis, les arts et la richesse d’une monarchie puissante[2]. Des my-

  1. Eodem anno (A. H. 455) obiit princeps Togrul-Becus… Rex fuit clemens, prudens, et peritus regnandi, cujus terror corda mortalium invaserat, ita ut obedirent ei reges atque ad ipsum scriberent. Elmacin, Hist. Saracen., p. 342, vers. Erpenii.
  2. Voyez sur les guerres des Turcs et des Romains, Zonare et Cedrenus, Scylitzes, le continuateur de Cedrenus, et Nicéphore Bryennius César. Les deux premiers étaient des