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stabilité des grandeurs humaines ; et l’amertume de sa douleur fut augmentée par les progrès des Turcomans qu’il avait introduits au sein de son royaume de Perse, où ils avançaient alors en ennemis.

Mœurs et émigrations des Turcs ou Turcomans. A. D. 980-1028.

Dans l’état actuel de dépopulation où se trouve l’Asie, ce n’est qu’aux environs des villes qu’on peut reconnaître l’action régulière du gouvernement et les soins de l’agriculture ; le reste du pays est abandonné aux tribus pastorales des Arabes, des Curdes et des Turcomans[1]. Deux hordes considérables de ceux-ci ont des établissemens des deux côtés de la mer Caspienne ; la colonie occidentale peut armer quarante mille guerriers ; la colonie qui se trouve à l’orient, moins accessible aux voyageurs, mais plus forte et plus nombreuse, se compose à peu près de cent mille familles. Au milieu des nations civilisées, elles conservent les mœurs du désert de la Scythie, changent de campemens avec les saisons, et font paître leurs troupeaux parmi les ruines des palais et des temples. Ces troupeaux sont leur seule richesse : leurs tentes, blanches ou noires, selon la couleur de la bannière, sont couvertes de feutre et d’une forme

    l’Inde, corriger une note du chapitre 8, tome II, ou il peut corriger ces détails d’après la note que je viens d’indiquer.

  1. Voyez un tableau exact et naturel de ces mœurs pastorales dans l’histoire de Guillaume, archevêque de Tyr (l. I, c. 7, Gesta Dei per Francos, p. 633, 634), et une note précieuse qu’on doit à l’éditeur de l’Histoire généalogique des Tatars, p. 535-538.