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vage politique ; mais Sebectagi avait été réellement domestique dans la famille de ce rebelle, et c’est par son courage et son habileté, qu’en qualité de gendre et de successeur de son maître, il devint le chef de la ville et de la province de Gazna[1]. La dynastie des Samanides, alors sur son déclin, fut d’abord protégée et ensuite renversée par ses ambitieux serviteurs, et la fortune de Mahmoud s’accrut chaque jour au milieu des désordres publics. Ce fut pour lui que fut inventé le nom de sultan[2], Il étendit son royaume

  1. Gazna hortos non habet : est emporium et domicilium mercaturæ indicæ (Abulféda, Geogr. ; Reiske, Tabul. 23 ; p. 349 ; d’Herbelot, p. 364). Cette ville n’a été visitée par aucun voyageur moderne.
  2. Par l’ambassadeur du calife de Bagdad, lequel employa ce mot arabe ou chaldaïque, qui signifie seigneur et maître (d’Herbelot, p. 825). Les écrivains de Byzance du onzième siècle le traduisent par ceux d’Αυτοκρατωρ, Βασιλευς Βασιλεων ; et le mot Σο‌υλτανος ou Soldanus, lorsqu’il eut passé des Gaznevides aux Seljoucides et aux émirs de l’Asie et de l’Égypte, se trouve souvent employé dans le langage familier des Grecs et des Latins. Ducange (Dissert. 16 sur Joinville, p. 238-240 ; Gloss. græc. et latin.) travaille à trouver le titre de sultan employé dans l’ancien royaume de la Perse ; mais ses preuves sont chimériques : il fonde son opinion sur un nom propre des thèmes de Constantin (II, II), sur un passage de Zonare, qui a confondu les époques, et sur une médaille de Kai-Khosrou, qui n’est pas, comme il le croit, le Sassanide du sixième siècle, mais le Seljoucide d’Iconium, qui vivait au treizième siècle. (De Guignes, Hist. des Huns, t. I, p. 246.)