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captifs, on leur crevait les yeux ou on les privait des organes de la virilité. Constance elle-même fut touchée des malheurs de son pays ; l’héritière de la race des Normands s’efforça d’arrêter le despotisme de son époux, et de sauver le patrimoine de son fils nouveau-né, de cet empereur si fameux dans l’âge suivant sous le nom de Frédéric ii. [Fin de règne des Normands. A. D. 1204.]Dix ans après cette révolution, les rois de France réunirent le duché de Normandie à leur couronne ; le sceptre des anciens ducs avait été transmis, par une petite-fille de Guillaume-le-Conquérant, à la maison des Plantagenet ; et ces braves Normands, qui avaient élevé un si grand nombre de trophées en France, en Angleterre, en Irlande, dans la Pouille et la Sicile, se trouvèrent confondus, par la victoire ou par la servitude, avec les nations vaincues.