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des districts intérieurs du vaste et ancien duché de Bénévent. Trois de ces districts seulement échappèrent à sa domination, le premier pour jamais, et les deux autres jusque vers le milieu du siècle suivant. L’empereur d’Allemagne avait transféré au pape, par don ou par échange, la ville et le territoire immédiat de Bénévent ; et quoique cette terre sacrée ait été envahie quelquefois, le nom de saint Pierre triompha à la fin du glaive des Normands. Leur première colonie d’Averse subjugua et conserva l’état de Capoue, et les princes de cette ville furent réduits à mendier leur subsistance à la porte du palais de leurs aïeux. Les ducs de la ville de Naples maintinrent la liberté populaire sous une apparence de soumission à l’empire de Byzance. Parmi les conquêtes de Guiscard, les lumières de Salerne[1] et le commerce d’Amalfi[2] doivent fixer un moment la

  1. Giannone (t. II, p. 119-127), Muratori (Antiq. medii ævi, t. III, Dissert. 44, p. 935, 936) et Tiraboschi (Istor. della letteratura ital.) ont donné le tableau historique des médecins de l’école de Salerne. Le jugement de leur théorie et de leur pratique doit être abandonné à nos médecins.
  2. L’infatigable Henri Brenckmann a inséré à la fin de l’Historia Pandectarum (Trajecti ad Rhenum, 1722, in-4o) deux Dissertations De republicâ amalphitanâ, et De Amalphi à Pisanis direptâ, fondées sur le témoignage de cent quarante écrivains ; mais il a oublié les deux passages importans de l’ambassade de Luitprand (A. D. 959), qui comparent le commerce et la navigation d’Amalfi et de Venise.