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paysan, tantôt d’un duc de Normandie : l’orgueil et l’ignorance se sont réunis chez une princesse grecque[1] pour rabaisser la naissance de Guiscard, et l’ignorance et l’adulation chez les Italiens, ses sujets, pour la relever[2]. Il avait reçu le jour dans la seconde classe ou l’ordre moyen de la noblesse[3]. Il sortait d’une race de vavasseurs ou bannerets du

    Alex., p. 230, 232, 320), qui a ramassé toutes les chroniques latines et françaises, pour en tirer de nouvelles lumières.

  1. Ο δε Ρομϖερτος (mot corrompu à la grecque) ο‌υτος ην Νορμαννος το γενος, την τυχην ασημος… ailleurs εξ αφανο‌υς πανυ τυχης περιφανης, et dans un autre endroit (l. IV, p. 84), αϖο εσχατης πενιας και τυχης αφανο‌υς. Anne Comnène était née dans la pourpre ; mais son père n’était qu’un particulier, illustre à la vérité, que son mérite avait élevé à l’empire.
  2. Giannone (t. II, p. 2), oubliant ses auteurs originaux, s’en rapporte, pour faire sortir Guiscard d’une maison de prince, au témoignage d’Inveges, moine augustin de Palerme, qui vivait dans le dernier siècle. Ces deux auteurs prolongent la succession des ducs depuis Rollon jusqu’à Guillaume II, le bâtard ou le conquérant, qu’on croyait (communemente si tiene) le père de Tancrède de Hauteville. Cette erreur est grossière et bien étonnante, car lorsque les fils de Tancrède faisaient la guerre dans la Pouille, Guillaume II n’avait que trois ans (A. D. 1037).
  3. Le jugement de Ducange est juste et modéré : Certe humilis fuit ac tenuis Roberti familia, si ducalem et regium spectemus apicem, ad quem postea pervenit ; quæ honesta tamen et præter nobilium vulgarium statum et conditionem illustris habita est, « quæ nec humi reperet, nec altum quid tumeret » (Guill. de Malmsb., De gest. Anglorum, l. III, p. 107, Not. ad Alexiad., p. 230).