Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.

queurs. Les habitans de la Pouille se soumirent à une nouvelle domination, et l’empereur grec ne sauva de ce naufrage que les quatre places de Bari, d’Otrante, de Brindes et de Tarente. C’est de cette époque que date l’empire des Normands en Italie, qui éclipsa bientôt la naissante colonie d’Averse. Le peuple élut douze comtes[1] ; l’âge, la naissance et le mérite déterminèrent les suffrages. Les contributions des districts qui leur étaient appropriés servaient à leur usage particulier, et chacun des comtes éleva au milieu de ses terres une forteresse qui commandait à ses vassaux. La ville de Melphi, leur résidence commune, placée au centre de la province, devint la métropole et la citadelle de l’état ; chacun des douze comtes y occupait une maison et un quartier séparés, et ce sénat militaire réglait les

  1. Omnes conveniunt et bis sex nobiliores
    Quos gemis et gravitas morum decorabat et ætas,
    Elegere duces. Provectis ad comitatum
    His alii parent. Comitatus nomen honoris,
    Quo donantur erat. Hi totas undique terras
    Divisêre sibi, ni sors inimica repugnet,
    Singulu proponunt loca quæ contingere sorte
    Cuique ducis debent, et quæque tributa locorum.


    Et après avoir parlé de Melphi, Guillaume de la Pouille ajoute :

    Pro numero comitum bis sex statuêre plateas
    Atque domus comitum todidem fabricantur in urbe.


    Léon d’Ostie (l. II, c. 67) nous apprend de quelle manière furent partagées les villes de la Pouille ; mais ce détail m’a paru inutile.