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nouvelle de leurs succès y amenait chaque année de nouvelles troupes de pèlerins et de soldats, les pauvres y étaient conduits par la nécessité, les riches par l’espérance ; et tout ce qu’il y avait en Normandie de généreux et d’actif soupirait après la fortune et la gloire. La ville indépendante d’Averse offrait un asile aux habitans de la province environnante, qui se trouvaient hors de la protection des lois, à quiconque était parvenu à se soustraire à l’injustice ou à la justice de ses supérieurs ; et ces réfugiés adoptaient bientôt les mœurs et la langue de la colonie gauloise. Le comte Rainolfe fut le premier chef des Normands, et on sait que, dans l’origine de la société, le premier rang est la récompense et la preuve du mérite supérieur[1].

Les Normands servent en Sicile. A. D. 1038.

Depuis la conquête de la Sicile par les Arabes, les

    attaquer la garnison du prince de Capoue ; il la battit et rentra dans Naples. Ce fut alors qu’il confirma aux Normands la possession d’Averse et de son territoire, qu’il l’érigea en comté et qu’il en investit Rainolfe (Hist. des républ. ital., t. I, p. 267). (Note de l’Éditeur.)

  1. Voyez le premier livre de Guill. de la Pouille. Ce qu’il dit convient à tous les essaims de Barbares et de flibustiers :

    Si vicinorum quis pernitiosus ad illos
    Confugiebat, eum gratanter suscipiebant,
    Moribus et linguâ quoscunque venire videbant,
    Informant propria ; gens efficiatur ut una.

    Et ailleurs, en parlant des aventuriers normands :

    Pars parat, exigiæ vel opes aderant quia nullæ
    Pars quia de magnis majora subire volebant.