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ses promesses. Les richesses qu’il leur offrit en perspective démontraient la justice de sa cause, et la terre fertile, qu’opprimaient des tyrans efféminés, leur parut l’héritage de la valeur. De retour dans la Normandie, ils y répandirent le goût des expéditions lointaines, et une troupe d’aventuriers, peu nombreuse, mais intrépide, s’unit volontairement pour la délivrance de la Pouille. Ils traversèrent les Alpes séparément et cachés sous des habits de pèlerins ; ils trouvèrent aux environs de Rome, Melo, qui fournit des armes et des chevaux aux plus pauvres, et les mena aux combats sans perdre de temps. Leur bravoure triompha dans la première action ; mais accablés dans la seconde par les Grecs supérieurs en nombre et bien pourvus de machines de guerre, ils firent leur retraite avec indignation et sans tourner le dos à l’ennemi. L’infortuné Melo employa le reste de sa vie à solliciter les secours de la cour d’Allemagne : les Normands, engagés dans sa cause, exclus de la terre qui leur avait été promise, errèrent parmi les collines et les vallées de l’Italie,

    chevaliers se trouvant réunis à Salerne au moment où une petite flotte de Sarrasins venait insulter cette ville, demandèrent à Guaimar III, alors prince de Salerne, des armes et des chevaux, se firent ouvrir les portes de la ville, chargèrent les Sarrasins et les renversèrent. Guaimar voulut en vain les retenir à son service ; mais il leur fit promettre qu’ils engageraient d’autres braves de leur nation à venir combattre les infidèles (Hist. des républ. ital., t. I, p. 263). (Note de l’Éditeur.)