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Apparition des Normands en Italie. A. D. 1016.

L’établissement des Normands à Naples et en Sicile[1] est un événement qui, dès son origine, eut des suites importantes pour l’Italie et l’empire d’Orient. Les provinces des Grecs, des Lombards et des Sarrasins divisées entre elles, étaient exposées à devenir la proie du premier qui voudrait les envahir : à cette même époque, les audacieux pirates de la Scandinavie ravageaient toutes les terres et toutes les mers de l’Europe. Après une longue suite de pillages et de meurtres, les Normands acceptèrent et occupèrent un vaste et fertile canton de la France, auquel ils donnèrent leur nom : ils quittèrent leurs dieux pour celui des chrétiens[2] ; et les ducs de

    scriptores, t. I, part. I, p. 453, 454. Si l’on trouve ces détails trop libres, je m’écrierai avec le pauvre Sterne, qu’il est dur de ne pouvoir transcrire avec circonspection ce qu’un évêque a écrit sans scrupule. Eh, que serait-ce donc si j’avais traduit, ut viris certetis testiculos amputare, in quibus nostri corporis refocillatio, etc. ?

  1. Les monumens qui nous restent du séjour des Normands en Italie, ont été recueillis dans le cinquième volume de Muratori ; et, parmi ces monumens, il faut distinguer le poëme de Guill. de la Pouille (p. 245-278), et l’histoire de Galfridus (Geoffroy) Malaterra (p. 537-607). Ces deux auteurs étaient nés en France, mais ils écrivaient en Italie du temps des premiers conquérans (avant l’année 1100), et avec l’énergie des hommes libres. Il n’est pas besoin de rappeler ici les noms des compilateurs et des critiques de l’histoire d’Italie ; Sigonius, Baronius, Pagi, Giannone, Muratori, Saint-Marc, etc., que j’ai toujours consultés, mais que je n’ai jamais copiés.
  2. Quelques-uns des premiers convertis furent baptisés