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qui sont encore familiers à la Porte. 3o. Les domestiques, dont le titre fut d’abord si modeste, et qui n’avaient d’autre fonction que celle de garder le prince, s’élevèrent peu à peu au rang de généraux ; les thèmes militaires de l’Orient et de l’Occident, les légions de l’Europe et de l’Asie, furent souvent partagées entre plusieurs généraux particuliers jusqu’à ce que le grand-domestique eût été revêtu du commandement universel et absolu des forces de terre. Les fonctions du protostrator se bornaient d’abord à aider l’empereur lorsque celui-ci montait à cheval ; il devint insensiblement le lieutenant du grand-domestique à la guerre ; et les écuries, la cavalerie et tout ce qui avait rapport à la chasse et à la fauconnerie, se trouvèrent sous ses ordres. Le stratopedarque exerçait les fonctions de grand-juge du camp ; le protospathaire commandait les gardes, le connétable[1], le grand-œthériaque et l’acolythe étaient les chefs séparés des Francs, des Barbares et des Varangi ou Anglais, mercenaires étrangers qui, dans l’abâtardissement des Grecs, faisaient la force des armées de Byzance. 4o. Le grand-duc disposait des forces navales : en son absence elles obéissaient au

    douin (no 96), Busbeck (epist. 4, p. 338), et Ducange (Observ. sur Villehardouin, et Gloss. græc. et latin.).

  1. Κονοσ‌ταυλος ou κοντοσ‌ταυλος, mot venu par corruption du latin comes stabuli, ou du français connétable. Les Grecs ont donné à ce mot une acception militaire dès le onzième siècle, c’est-à-dire au moins d’aussi bonne heure que les Français.