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elle n’ignorait pas, dit l’historien, que l’air du palais convient encore plus à cette espèce d’insectes que la laiterie d’une bergère ne convient aux mouches de l’été. » Elle disposa, durant sa vie, de la plus grande partie des domaines du Péloponnèse ; et dans son testament elle nomma Léon, fils de Basile, son héritier universel. Lorsque le prince eut acquitté les legs, il réunit au domaine impérial quatre-vingts maisons de campagne ou fermes ; il affranchit trois mille esclaves de Danielis, qu’il transplanta sur la côte d’Italie, où il en forma une colonie. On peut, d’après la fortune d’une simple particulière, se faire une idée de la richesse et de la magnificence des empereurs.

Honneurs et titres de la famille impériale.

Sous un gouvernement absolu qui confond les extractions nobles et les extractions plébéiennes, tous les honneurs viennent du souverain, et le rang, soit au palais, soit dans le reste de l’empire, dépend des titres et des emplois, qu’il donne et qu’il ôte à son gré. Dans un intervalle de plus de dix siècles, depuis Vespasien jusqu’à Alexis Comnène[1],

    vocant, amputatis virilibus et virgâ, puerum eunuchum quos Verdunenses mercatores ob immensum lucrum facere solent et in Hispaniam ducere (Luitprand, l. VI, c. 3, p. 470) ; c’est la dernière abomination de l’abominable commerce des esclaves. Au reste, je suis surpris de trouver en Lorraine, au dixième siècle, de si actives spéculations de commerce.

  1. Voyez l’Alexiade (l. III, p. 78, 79) d’Anne Comnène, qu’on peut comparer à mademoiselle de Montpensier, si on en excepte l’article de la piété filiale. Dans son profond res-