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remarque dans sa description de la côte de la mer Rouge, qu’entre le pays des Thamudites et celui des Sabéens on trouvait un temple fameux, dont tous les Arabes révéraient la sainteté : ce voile de lin ou de soie, que l’empereur des Turcs y envoie toutes les années, fut offert pour la première fois par un pieux roi des Homérites, qui régnait sept siècles avant Mahomet[1]. Le culte des premiers sauvages put se contenter d’une tente ou d’une caverne, mais on éleva ensuite un édifice de pierre et d’argile, et les rois de l’Orient, malgré le progrès des arts et malgré leur puissance, ne se sont pas écartés de la simplicité du premier modèle[2]. La Caaba forme un parallélogramme qu’enferme un vaste portique ;

    Caaba a-t-elle été construite entre l’année de Rome 650, et l’année 746, époques de la composition de leurs ouvrages ? (Dodwell, in Dissertat., ad t. 1 ; Hudson, p. 72 ; Fabricius, Bibl. græc., t. II, p. 770.)

  1. Pococke, Specimen, p. 60, 61. De la mort de Mahomet nous montons à soixante-huit ans, et de sa naissance à cent vingt-neuf ans avant l’ère chrétienne. Le voile ou la toile, qui est aujourd’hui de soie et d’or, n’était autrefois qu’une pièce de toile de lin d’Égypte (Abulféda, Vit. Mohammed., c. 6, p. 14).
  2. Le plan original de la Caaba, qui a été copié servilement par Sale, par les auteurs de l’Histoire universelle, etc. est une esquisse faite par un Turc, que Reland (De religione Mohammed, p. 113-123) a corrigé et expliqué d’après de très-bonnes autorités. Consultez sur la Légende et la Description de la Caaba, Pococke (Specimen, p. 115-122) ; la Bibliothéque orientale de d’Herbelot (Caaba, Hagier, Zemzem, etc.), et Sale (Discours préliminaire, p. 114-122).