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volontaires andalous, mécontens du climat et du gouvernement d’Espagne, s’en alla par mer chercher des aventures ; comme ils n’avaient que dix ou vingt galères, leurs entreprises furent nommées pirateries. En qualité de sujets et de défenseurs du parti des blancs, ils se croyaient en droit d’envahir les domaines des califes noirs. Une faction rebelle les introduisit à Alexandrie[1] ; ils taillèrent en pièces amis et ennemis, pillèrent les églises et les mosquées, vendirent plus de six mille chrétiens, et se soutinrent dans la capitale de l’Égypte jusqu’à l’époque où Almamon vint tomber sur eux à la tête de son armée. Depuis l’embouchure du Nil jusqu’à l’Hellespont, les îles et les côtes appartenant, soit aux Grecs, soit aux musulmans, furent exposées à leurs ravages. Frappés et séduits par la fertilité de la Crète, et pleins du désir de se l’approprier, ils y revinrent bientôt avec quarante galères. Les Andalous parcoururent cette île sans crainte et sans obstacle ; mais lorsqu’ils arrivèrent au rivage pour y embarquer

    ceux de Jos. Genesius (l. II, p. 21, Venise, 1733), de George Cedrenus (Compend., p. 506-508), et de Jean Scylitzes Curopalata (apud Baronius, Ann. eccl., A. D. 827, no 24, etc.). Mais les Grecs modernes pillent si ouvertement, que parmi eux on pourrait citer une foule d’autres auteurs.

  1. Renaudot (Hist. patriar. Alex., p. 251-256, 268-270) a décrit les ravages que firent en Égypte les Arabes de l’Andalousie ; mais il a oublié de les lier à la conquête de la Crète.