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la Syrie, l’Égypte et l’Éthiopie, une espèce de vaste triangle à faces irrégulières. De la pointe septentrionale de Belès[1], sur l’Euphrate, elle forme une ligne de quinze cents milles, terminée par le détroit de Babelmandel et le pays de l’encens. La ligne du milieu, allant de l’orient à l’occident, de Bassora à Suez, et du golfe de Perse à la mer Rouge, peut offrir environ la moitié de cette longueur[2] ; les côtés du triangle s’élargissent insensiblement, et sa base, qui est au midi, présente à l’océan indien une côte d’environ mille milles. La surface entière de la péninsule est quatre fois plus considérable que celle de l’Allemagne ou de la France ; mais la portion la plus étendue de ce terrain a été justement flétrie par les épithètes de

    -455) et Niebuhr (Description, 1773 ; Voyages, tom. I, 1776), méritent une distinction honorable : Busching (Géographie par Berenger, t. VIII, p. 416-510) a fait une compilation judicieuse, et le lecteur doit avoir devant les yeux les cartes de d’Anville (Orbis veteribus notus, et la première partie de l’Asie), et sa Géographie anc. (t. I, p. 208-231).

  1. Abulféda, Descriptio Arabiæ, p. 1 ; d’Anville, l’Euphrate et le Tigre, p. 19, 20. C’est en cet endroit où se trouve le paradis ou le jardin d’un satrape, que Xénophon et les Grecs passèrent l’Euphrate pour la première fois. (Retraite des dix mille, l. I, c. 10, p. 29, édit. Wells.)
  2. Reland a prouvé avec beaucoup d’érudition superflue, 1o. que notre mer Rouge (le golfe d’Arabie) n’est qu’une partie du mare Rubrum, l’Ερυθρα θαλασση des anciens, qui se prolongeait jusqu’à l’espace indéfini de l’océan de l’Inde ; 2o. que les mots synonymes ερυθρος, αιθιοψς, font allusion à la couleur des noirs ou des nègres. (Dissert. miscell., t. I, p. 59-117.)