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HISTOIRE
DE LA DÉCADENCE ET DE LA CHUTE
DE L’EMPIRE ROMAIN.

CHAPITRE PREMIER.

Étendue et force militaire de l’Empire dans le siècle des Antonins.

Introduction.

Au second siècle de l’ère chrétienne, l’Empire romain comprenait les plus belles contrées de la terre et la portion la plus civilisée du genre humain. Une valeur disciplinée, une renommée antique, assuraient les frontières de cette immense monarchie. L’influence douce, mais puissante, des lois et des mœurs avait insensiblement cimenté l’union de toutes les provinces : leurs habitans jouissaient et abusaient, au sein de la paix, des avantages du luxe et des richesses. On conservait avec un respect bienséant l’usage d’une constitution libre. Le sénat romain possédait, en apparence, l’autorité souveraine, et les empereurs étaient revêtus de la puissance exécutive. [A. D. 98-180.]Pendant plus de quatre-vingts ans, l’administration publique fut dirigée par les talens et la vertu de Trajan, d’Adrien et des deux Antonins. Ces trois chapitres seront consacrés à décrire d’abord l’état