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disposé à lutter ? Très-volontiers, répondit le Barbare ; » et aussitôt il terrassa sept des plus forts soldats de l’armée. Un collier d’or fut le prix de sa vigueur et de son activité incroyables, et on le fit entrer immédiatement dans les gardes à cheval qui accompagnaient toujours la personne du souverain[1].

Ses emplois et ses dignités militaires.

Maximin, tel était son nom, quoique né sur le territoire de l’empire, descendait d’une race de Barbares. Son père était Goth, et sa mère de la nation des Alains. Leur fils déploya toujours une valeur égale à sa force, et bientôt l’usage du monde adoucit, ou plutôt déguisa sa férocité naturelle. Sous le règne de Sévère et de Caracalla, il obtint le grade de centurion, et il gagna l’estime de ces deux princes, dont le premier se connaissait si bien en mérite. La reconnaissance défendit à Maximin de servir sous l’assassin de Caracalla, et l’honneur ne lui permit pas de s’exposer aux outrages du lâche Héliogabale. Il reparut à la cour à l’avènement d’Alexandre, qui lui confia un poste utile et honorable. La quatrième légion, dont il fut nommé tribun, devint bientôt, sous ses ordres, la mieux disciplinée de l’armée. Il passa successivement par tous les grades militaires[2], avec l’applaudissement général des soldats,

  1. Hist. Aug., p. 138.
  2. Hist. Aug., p. 140 ; Hérodien, l. VI, p. 223 ; Aurelius-Victor. En comparant ces auteurs, il semble que Maximin avait le commandement particulier de la cavalerie triballienne, et la commission de discipliner les recrues de toute l’armée. Son biographe aurait dû marquer avec plus