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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR.

recherchée, une brusquerie de transitions peu naturelle, une prétention dangereuse à faire entendre beaucoup plus que ne disent les mots, associent aux qualités du style de Gibbon les inconvéniens de ces qualités mêmes.

Un tel travail a dû nécessairement être long, minutieux et difficile ; on ne peut guère, ce me semble, en méconnaître l’utilité. Maintenant, si la Traduction de l’Histoire de la Décadence et de la Chute de l’Empire romain est devenue fidèle, si on la lit sans peine et sans embarras, si les notes qui y sont jointes servent à rectifier les idées de l’Auteur et à engager les lecteurs à les examiner avant de les adopter sans restriction, le but de l’Éditeur est rempli ; c’est tout ce qu’il désirait et plus sans doute qu’il n’espère.

Nota. On a laissé subsister dans cette nouvelle édition les mesures et les monnaies anglaises, comme le mille, la livre sterling, etc. La réduction en mesures et en monnaies françaises eut entraîné des fractions incommodes, et ce travail a paru peu nécessaire. On n’a pas touché non plus aux divisions politiques de l’Europe qui existaient du temps de Gibbon, ni aux remarques qui en sont l’objet : les changemens arrivés depuis vingt ans sont tels, qu’on n’aurait pu en tenir compte qu’en multipliant beaucoup les notes, et ces notes n’auraient rien appris aux lecteurs qui, s’occupant des révolutions des siècles passés, n’ont pas besoin qu’on les instruise de celles dont ils ont été les témoins.