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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

Tchingis et les princes mongols, ses descendans, étendirent leurs cruelles dévastations et leur empire passager depuis la mer de la Chine jusqu’aux confins de l’Égypte et de l’Allemagne[1]. Mais le solide édifice de la puissance romaine avait été l’ouvrage de la sagesse de plusieurs siècles. Les contrées soumises à Trajan et aux Antonins étaient étroitement unies entre elles par les lois, et embellies par les arts. Il pouvait arriver qu’elles eussent à souffrir occasionnellement de quelques abus du pouvoir confié aux délégués du souverain ; mais en général le principe du gouvernement était sage, simple et établi pour le bonheur des peuples. Les habitans des provinces exerçaient paisiblement le culte de leurs ancêtres, et, confondus avec les conquérans, ils jouissaient des mêmes avantages, et parcouraient d’un pas égal la carrière des honneurs.

Tolérance universelle.

I. La politique du sénat et des souverains de Rome fut heureusement secondée, dans tout ce qui concernait la religion, par les lumières de quelques-uns de leurs sujets, et par la superstition aveugle des autres. Les différens cultes admis dans l’empire étaient considérés par le peuple, comme également vrais, par le philosophe, comme également faux, et

    qu’il y a apporté, ne laissent, dit-on, rien à désirer. Je ne puis parler de ses travaux, ne les connaissant que par la réputation que l’auteur s’est acquise. (Note de l’Édit.)

  1. Voyez M. de Guignes, Hist. des Huns, l. XV, XVI et XVII.