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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. I.

côte a conservé son ancien nom : c’est une province de la dépendance de Venise et le siége de la petite république de Raguse. Les provinces de l’intérieur ont pris les noms esclavons de Croatie et de Bosnie. La Croatie est soumise à un gouverneur autrichien, et la Bosnie obéit à un pacha turc : mais toutes ces régions sont sans cesse ravagées par des hordes de Barbares, dont la sauvage indépendance marque d’une manière irrégulière les limites incertaines des puissances chrétiennes et mahométanes[1].

Mœsie et Dacie.

Après avoir reçu les eaux du Theiss et de la Save, le Danube prenait le nom d’Ister ; c’était du moins celui que lui donnaient les Grecs[2]. Il séparait autrefois la Mœsie de la Dacie, province conquise par Trajan, et la seule qui fût située au-delà de ce fleuve. Si nous voulons jeter les yeux sur l’état présent de ces contrées, nous trouverons, sur la rive gauche du Danube, Temeswar et la Transylvanie, annexés à la couronne de Hongrie après un grand nombre de révolutions, tandis que les principautés de Moldavie et de Valachie reconnaissent la souveraineté de la

  1. Un voyageur vénitien, l’abbé Fortis, nous a donné récemment une description de ces contrées peu connues ; mais nous ne pouvons attendre la géographie et les antiquités de l’Illyrie occidentale que de la munificence de l’empereur, souverain de cette contrée.
  2. La Save prend sa source près des confins de l’Istrie : les Grecs des premiers âges regardaient cette rivière comme la principale branche du Danube.