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Portier des Chartreux.

Je t’aſſure, Saturnin, que j’étois bien étonnée de tout ce qu’elle me faiſoit faire : & tu n’étois pas émue, lui dis-je ? Oh ! que ſi, me répondit-elle, je voyois bien, que tout ce que je venois de lui faire, lui avoit donné beaucoup de plaiſir, & que ſi elle vouloit m’en faire autant, j’en aurois beaucoup auſſi, mais je n’oſois le lui propoſer : elle m’avoit cependant miſe dans un état bien embaraſſant. Je déſirois, & je n’oſois lui dire ce que je déſirois, je remettois avec plaiſir la main ſur ſa fente, je prenois la ſienne que je portois, que je faiſois repoſer ſur différens endroits de mon corps, ſans oſer pourtant la mettre ſur le ſeul où je ſentois que j’en avois beſoin. La ſœur qui ſavoit auſſi bien que moi ce que je lui demandois, & qui avoit la malice de me laiſſer faire, eût à la fin pitié de mon embarras, & me dit, en m’embraſſant, je vois bien, petite coquine ce que tu veux ; auſſi-tôt elle ſe couche ſur moi, je la reçois dans mes bras : ouvre un peu les cuiſſes, me dit-elle, je lui obéis : elle me coule le doigt où le mien venoit de lui faire tant de plaiſir : elle repétoit elle-même les leçons qu’elle m’avoit données, je ſentois le plaiſir monter par dégrés, &

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