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Portier des Chartreux.


pouvois, ſans vanité, m’apliquer les paroles du Cid.

Je ſuis jeune, il eſt vrai ; mais aux ames bien nées,
La valeur n’attend pas le nombre des années.

J’en avois juſqu’alors donné les marques les plus vigoureuſes à Madame Dinville ; mais il ſembloit que ſon courage s’accrut avec ma reſiſtance, & elle s’aperçût bien-tôt que je ne me battois plus qu’en retraite : elle m’excitoit, elle m’animoit à lui porter de nouveaux coups, elle s’y preſentoit, & contribuoit par ſes careſſes, à me procurer une nouvelle victoire. Je recommençois à la regarder avec langueur, je retrouvois du plaiſir à lui baiſer la gorge, je lui gratois le Con avec plus de viteſſe, je ſoupirois : elle s’aperçût de l’heureuſe diſpoſition où ſes careſſes m’avoient mis. Ah, le fripon, me dit-elle, en me baiſant les yeux, tu bandes, qu’il eſt dur, ton cher Vit ! qu’il eſt gros ! qu’il eſt long ! Coquin, tu feras fortune avec un Vit comme celui-là : hé bien, veux-tu recommencer, dis-je ? Je ne lui repondis qu’en la preſſant amoureuſement de ſe