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Histoire de Dom B…


étoient ſur le champ détruites par la crainte de l’indiſpoſer, & de faire évanoüir, par mon impatience, un reſte d’eſpoir dont ſon reveil me flattoit encore. Je cedai cependant à la demangeaiſon de porter la main ſur ſa gorge, Elle dort d’un ſommeil trop profond pour ſe reveiller, diſois-Je, & quand elle ſe reveilleroit, mettons les choſes au pis, elle me grondera, voila tout : je l’ai bien fait hier, elle ne l’a pas trouvé mauvais, le trouvera-t’elle aujourd’hui, eſſayons : je portai une main tremblante ſur un Teton, tandis que je jettois les yeux ſur le viſage, prêt à finir au moindre ſigne qu’elle feroit : elle n’en fit pas, je continuai : à peine ma main oſoit-elle s’apeſantir, elle ne faiſoit, pour ainſi dire, que friſer la ſuperficie comme une hirondelle qui raze l’eau, en y trempant de tems en tems ſes ailes. Bien-tôt j’ôtai l’évantail, & bien-tôt je pris un baiſer : rien ne la reveilloit. Devenu plus hardi, je changeai de poſture, & mes yeux animés par la vûë des Tetons, à faire de nouvelles découvertes, voulurent deſcendre plus bas : je mis la tête au pieds de la Dame, & colant mon viſage contre terre, je cherchois à penétrer dans l’ob-