Page:Germain de Montauzan - Les Aqueducs antiques, 1908.djvu/419

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 375 —

bien faire évaluer leurs services ; il est vrai que de son côté le fisc avait toute raison et toute facilité de ne pas dépasser de justes limites. Pour nous en tenir au personnel ouvrier, comme une contestation s’est élevée au sujet de la sigle qui dans l’inscription de Stratonicée représente l’unité de valeur, il est difficile de donner l’exact équivalent de celle-ci en monnaie. On pense généralement que le rapport aux salaires courants de nos jours était de 1/3.

§ II. — Personnel du service ordinaire.

Hiérarchie des emplois. — Le curateur des eaux, à Rome, était pourvu d’un cortège officiel, comprenant, lorsque ce magistrat était en tournée de service hors de la ville : deux licteurs, trois esclaves publics, un architecte, des secrétaires (scribae, librarii), des appariteurs (accensi), et des crieurs (praecones). Dans la ville, le cortège était le même, mais sans licteurs. Frontin, moins asservi que d’autres à l’étiquette, ne voulut même plus en avoir dans sa suite en aucun cas[1].

Outre ce groupe attaché à la personne du chef, la statio ou officina aquarum comprenait :

Deux adjutores. — Ils avaient été institués dès le début par Auguste, pour assister le premier successeur d’Agrippa, Messala Corvinus. Il semble qu’ils aient eu souvent des tendances à outrepasser leurs pouvoirs et empiéter sur ceux du titulaire. Frontin le fait clairement comprendre, en rappelant que le curateur doit être assez à la hauteur de ses fonctions pour ne se servir d’eux qu’en qualité d’aides et d’instruments, et non à titre de remplaçants ou de conseillers[2] : ferme et hautain langage de grand magistrat romain.

Un procurator libertus Caesaris. — Ce fut Claude qui institua cet emploi. Le procurateur avait pour mission de veiller tout spécialement à la distribution régulière des eaux et à la probité

  1. De Aquis, 102.
  2. Ibid., 2.